Le constructeur Elixir Aircraft qui fabrique l’appareil du même nom vient de lever 13 millions d’euros qui s’ajoutent aux deux autres levées de fond (2020 et 2023 au salon du Bourget), soit une somme globale de 40 millions d’euros. Cet argent permettra à la start-up de lancer la production en série dans une nouvelle usine de 15 000 m2 qui sera construite près de La Rochelle, le siège de l’entreprise. En effet, après la certification en 2020. L’Élixir est parvenu à séduire plusieurs responsables d’écoles françaises et étrangères. La plus connue est certainement Airbus Flight Academy Europe basée près d’Angoulême.
L’entreprise qui porte les exigences du constructeur en matière de formation a commandé 5 appareils qui serviront directement à la formation des futurs pilotes de ligne. Cette somme d’argent a été collectée auprès d’un organisme privé Innovacom et auprès de la BPI au travers d’un dispositif de financement dit « d’amorçage industriel » mis en place depuis 2022. À l’horizon 2030, Arthur Léopold Léger, le dirigeant, espère pourvoir produit 400 machines par an en s’appuyant sur un effectif de 500 personnes. C’est un objectif ambitieux qui doit répondre à des besoins multiples.
Le premier est, selon ses concepteurs, celui des écoles de pilotage au plan mondial qui peuvent voir dans l’Élixir un « game changer », l’avion leur fera gagner de l’argent tout en étant acceptable sur le plan environnemental. Les dirigeants ont mis en avant lors d’une présentation à la presse les projections des grands constructeurs, Airbus et Boeing, qui convergent : il faudra former 600 000 pilotes d’ici les années 2040. Pour les seuls USA, il existerait 1600 écoles de pilotage. L’Europe ne forme pas assez de pilotes, les concepteurs de l’Élixir misent clairement sur ce besoin, tout en estimant qu’il n’y a pas assez d’avions-écoles. La conception simple de l’appareil construit avec seulement une dizaine de pièces principales devrait séduire les professionnels, à la fois sur le plan de la sécurité, mais également sur le plan de la maintenance.
Cette structure simplifiée est un gage de solidité et de facilité d’entretien, notamment avec un moteur Rotax consommant environ 10 litres en école. Chez Élixir, on estime un coût à 40 euros de l’heure de vol, contre 200 pour un appareil ancien. Arthur Léopold Léger a également mentionné un parc mondial d’avion de 230 000 unités dont 160 000 seraient à remplacer. Prendre seulement 10 % de ce marché (1600 avions) serait déjà un authentique succès. Par ailleurs, il faut signaler l’arrivée dans l’équipe de Stéphane Mayer, ex-président d’ATR, de Nexter et de Daher. Il devrait mettre son expérience d’avionneur et de financier ainsi que ses réseaux au service d’Elixir Aircraft. Le constructeur affiche 80 commandes fermes, 150 avec prépaiement et 50 sous la forme de lettre d’intention, l’objectif étant de parvenir à produire 4 avions à court terme. Le prix d’un tel appareil de base avoisine les 350 000 euros HT en version analogique.